Sr Margaret qui travaille au Séminaire de Dublin nous envoie ce témoignage d’un séminariste, traduit par Sr M. Teresa.
« Soyez un Pont » par Damien Quigley.
La journée des Vocations est derrière nous, mais n’est-ce pas l’année de l’appel dans l’Eglise ?
Quand Dieu appelle…
« Quand des gens entendent que j’ai terminé mes études à l’Université de Belfast en 1988, avec une Licence de Science, et, qu’ensuite j’ai travaillé à Tesco pendant onze ans, ils sont très surpris et se posent la question : comment ai- je pu passer de la science à la vente au détail si facilement ? Mais quand je leur dit que je suis maintenant au séminaire, ils sont muets, soufflés !
En Août 2010, à l’âge de 35 ans, j’ai passé la porte du Séminaire National de l’Irlande, à Maynooth, pour commencer ma formation afin de devenir prêtre pour le diocèse d’Armagh, en Irlande du Nord. Si Dieu veut, je serai ordonné prêtre en 2016. Alors comment suis-je arrivé jusqu’ici ?
L’appel au sacerdoce a toujours été là. Je ne peux pas dire que j’ai eu une expérience comme Paul sur la route à Damas. Mais je peux dire avec précision quand ma vie a pris cette direction.
Mon cheminement a été très progressif, un peu comme tourne un pétrolier en mer. Le courant sous-marin m’a toujours piloté sur ce chemin, même quand j’ai lutté en essayant de prendre une autre direction.
Je me rappelle que j’avais très envie de faire ma première communion, non par amour profond de l’eucharistie, mais comme porte d’entrée pour être enfant de chœur. J’étais le type de garçon qui, chaque dimanche après-midi, jouait la Messe dans la maison avec le papier de riz comme hostie et du jus de Ribena comme vin.
Vers la fin de l’adolescence, je ne me sentais pas prêt à entrer dans un séminaire et à entreprendre une formation pour être prêtre. J’avais beaucoup à faire pour grandir humainement et je crois que si j’étais entré tout de suite, je ne serais pas resté. Je n’avais pas, à ce moment-là, ce que j’ai maintenant, une vie spirituelle profonde, une maturité et une expérience de vie comme tout le monde : gestion de l’argent, relations humaines, amitiés avec joies et peines. Bien sûr je ne suis pas au bout de ma formation et je n’y serai pas jusqu’à la fin de ma vie, mais je suis plus intégré dans mon humanité, et c’est la pierre d’angle de ma formation sacerdotale.
Il y a, bien sûr, la formation académique en philosophie, théologie, et en pastorale, mais la formation spirituelle nourrit constamment ma relation avec le Seigneur et ma manière d’être. Et sans la formation humaine de base en tant qu’ homme unifié, tout tombe par terre. Le Pape, Jean Paul 11 a écrit une fois : « le prêtre doit modeler sa personnalité humaine pour qu’elle soit un pont et pas un obstacle pour les autres dans leur rencontre avec Jésus Christ, le rédempteur de l’humanité. » Pour moi, je suis appelé à être un homme d’abord, et après, un prêtre qui sert comme un pont entre Dieu et son Peuple. Dieu ne change pas mais les êtres humains bougent. Le pont, qui est le prêtre est ancré en Dieu mais il sera obligé de bouger et de s’ajuster pour rencontrer les gens là où ils sont, proches ou loin de Dieu. En étant un pont, les gens vont se raccrocher à vous, ils vont marcher sur vous, et peut-être marcher à côté de vous pour trouver leur chemin vers Dieu.
L’appel à être prêtre est un appel à être un pont qui permet aux gens de rencontrer Dieu. Très humblement, comme prêtre, je peux servir cette grande alliance qui est la promesse de Dieu notre Père à ses enfants : «Vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. » (Jer : 30 v.22)
Priez pour moi pendant que je poursuis mon chemin de formation pour être pont ! »
[/Damien Q./]