Depuis plusieurs années, le chanoine de Soubiran mûrit le projet d’établir à Castelnaudary, un Béguinage, institution religieuse médiévale pour jeunes filles pieuses, restées célibataires mais sans vocation religieuse proprement dite. Pour le réaliser, il compte sur sa nièce qui va avoir vingt ans…
Cette proposition est loin de répondre aux attraits de Sophie Thérèse qui lutte pendant un an et fait une retraite pour se déterminer.
« pour exécuter la volonté divine qui venait de m’être clairement manifestée, mon esprit dut marcher de tout point sur tout ce qu’estime le monde… »
Le 8 août 1854, Sophie Thérèse part au Béguinage de Gand , en Belgique pour s’initier à cette nouvelle vie.
De retour, dans sa ville natale le 29 septembre de la même année, elle va directement s’installer à l’Enclos du Bon Secours, préparé à cet effet par son oncle : le Béguinage est fondé.
Des jeunes filles se joignent à elle et le 14 novembre 1855, Sophie Thérèse y fait profession et devient la Supérieure de cette petite communauté, sous le nom de Mère Thérèse. Très vite elle modifie la Règle du Béguinage, pour y mettre une vie plus conventuelle.
Dans la nuit du 5 au 6 novembre 1861, un incendie, ravage tout les bâtiments que l’on vient de construire pour agrandir le couvent . Mère Thérèse emporte le Saint Sacrement dans ses bras pour le mettre à l’abri et passe le reste de la nuit en adoration ; la Sainte Vierge invoquée donna miraculeusement le temps de sauver les religieuses et les 26 enfants de l’œuvre de la Préservation qui étaient accueillies au Bon Secours.
L’année suivante, Mère Thérèse fait le vœu que toutes les Sœurs porteront le nom de Marie ; à la date anniversaire de l’incendie, les religieuses renouvellent une nuit d’adoration devant le Saint Sacrement.
Dès lors, l’aspiration à une vie religieuse plus solidement établie se précise parmi les Sœurs du Béguinage, où l’adoration eucharistique tiendrait une place centrale.