A la suite de la retraite pour les jeunes, la communauté de Tokyo a organisé un voyage d’étude en étant éclairé par la parole de Mgr Kohda.
Nous avons organisé un voyage d’étude à Fukushima du 10 au 12 février. C’était à la suite de la retraite pour les jeunes qui a eu lieu en septembre dernier. Malgré la saison froide, 7 jeunes – et moins jeunes – avec 3 Sœurs y ont participé.
Pendant cette retraite Monseigneur Kohda, accompagnateur, a parlé de Fukushima ; depuis la catastrophe nucléaire en mars 2011 c’est le centre nucléaire qui a séparé/déchiré le lien entre les habitants et la région, les habitants se dressent les uns contre les autres de différentes manières ; demeurer avec eux et travailler pour rétablir le lien, c’est la vocation de ceux qui sont en service ici et maintenant. Il l’a commencé par lui-même; on a besoin de plus d’artisans en tant que disciples de Jésus pour rétablir le lien entre Dieu et les gens, et les gens entre eux.
Nous avons préparé ce voyage soigneusement en coopération avec l’équipe de Caritas minamisoma par l’intermédiaire de Sr M. Tomoko. Nous sommes partis de Tokyo, par le bus de CTVC (Centre volontaires catholiques de Tokyo)
pour Fukushima.
Pendant quatre heures, nous avons prié et nous avons reçu l’explication sur l’irradiation en regardant le paysage défiguré : énorme montagnes de gros sacs de terre contaminée, panneaux lumineux montrant le taux de radioactivité, gardiens masqués devant des panneaux « Défense d’entrer ».
Dès notre arrivée, nous avons commencé par écouter des témoignages de certains sinistrés. Ils ont partagé ce qu’ils avaient fait le 11 mars 2011 à 14h 46. Ils s’en souviennent bien, très bien. Un jeune homme a voulu parler mais trop ému il n’a pu que pleurer. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de sinistrés n’ont pas cicatrisé leur blessure; en eux le temps est arrêté depuis 7ans. Un volontaire qui couche dans son camion depuis des années s’est aussi exprimé.
Bénévolement nous avons sarclé des jardins pour que ceux qui étaient obligés de quitter les zones sinistrées retournent dans leur maison récemment réhabilitée.
A la fin de la journée, nous avons partagé et prié pour le rétablissement et la restauration de la région.
Le 3 mars dernier, nous avons eu une réunion de relecture avec les participants. A travers ce que chacun et chacune ont exprimé, cette expérience était très choquante. Une personne même a dit qu’elle a changé sa conception de la vie. Une autre a remarqué la différence entre ce qu’on regarde ou écoute par des intermédiaires et ce qu’on voit sur place. Il est important de dire aux gens de Fukushima que nous n’oublions pas cette tragédie, nous ne l’oublierons jamais et il est important de travailler en solidarité.
[/ (Sr M. Arisa) /]